Centre de ressources Conception/ingéniérie

Réutiliser les eaux usées après traitement est parfaitement possible d’un point de vue technique. La REUT marque pourtant le pas en France, malgré une réglementation désormais complète. Petit tour d’horizon des conditions de réussite des projets (ou des raisons d’échec)…

Il est désormais entendu que l’on ne peut pas tout attendre des toitures végétalisées, que ce soit en matière d’accueil de la biodiversité, de gestion de l’eau, de rafraîchissement ou de pollinisation. En revanche, il est possible de les concevoir et de les gérer, afin d’optimiser certaines de ces fonctions, selon l’état initial du bâti, les objectifs fixés par la collectivité et les moyens mobilisés. Ces sujets sont explorés dans ce webinaire, réunissant des professionnels, experts et porteurs de projets qui partagent leurs savoirs et expériences.
4 présentations: 
- Les enseignements de l'étude GROOVES (Green Roof Verified Ecosystem Services) menée en Île-de-France, Marc Barra, écologue, ARB îdF
- Les toitures végétalisées : cadre technique, réglementaire et évolution des pratiques, Frédéric Madre, chercheur associé au laboratoire CESCO (MNHN-CNRS-SU), président de l’association ADIVET
- Des solutions standards aux projets sur mesure, Aurélien Huguet, écologue, administrateur gérant d’Ecolo GIE
- Végétalisation des toitures, traduction opérationnelle des objectifs de la Ville de Paris, Victor Pericaud, chef de la division végétalisation du bâti et Nicolas Pasquale, référent biodiversité au service d'architecture et de la maîtrise d'ouvrage, Ville de Paris

Utilisées en bordure ou à l’intérieur des parcelles, les bandes enherbées sont de précieux alliés contre le ruissellement, l’érosion et la pollution diffuse. Bien conçues et bien gérées, elles permettent de concilier performances agronomiques, respect des règles BCAE et préservation de la ressource en eau.
L'article fait une synthèse des bonnes pratiques les concernant, la gestion associés ainsi que les aides possibles.

La végétalisation est actuellement la réponse n°1 pour lutter contre les effets d’îlot de chaleur. Mais les espaces plantés en milieu souvent très urbain demandent une présence d’eau pour maintenir leur bon développement. Pendant trop longtemps, la réponse à cette problématique du besoin des végétaux en eau a été la limitation pure et simple des surfaces végétalisées.
L’enjeu actuel est de revégétaliser pour aider, entre autres, à la gestion des eaux pluviales, à lutter contre le phénomène d’îlot de chaleur et à maintenir la biodiversité. Cela amène nécessairement à rechercher le bon équilibre entre le besoin en eau d’un écosystème et l’utilisation minimum de l’eau.

Jany Riffard, élue grangeoise en charge de la transition écologique, et Guillaume Teste, responsable des espaces verts, ont expliqué les choix réalisés par la ville à la suite de trois années successives de sécheresse et des interdictions d'arrosage ayant causé des dégâts importants dans les aménagements paysagers. Afin de préserver la ressource en eau, le service des espaces verts a revu ses pratiques pour l'entretien de ses 40 hectares. Ainsi sont nés des espaces sans arrosage, une irrigation raisonnée, des choix de plantes vivaces... ayant entraîné une baisse de la consommation d'eau de 60 à 70 % en deux ans.

La commune de Tournon-sur-Rhône met en place un dispositif pour favoriser l'entretien des espaces végétalisés par les particuliers en valorisant leur place individuelle dans l'entretien et le cadre de vie collectif.
La biodiversité et les ilots de fraicheur nécessitent un lien légitime entre végétal et eau. L'un ne va pas sans l'autre.

"Jusqu'à présent, on avait des arbres en pot dans le centre-ville, ce qui pose problème l'été quand on ne peut plus arroser. C'est pourquoi, on a décidé de planter dorénavant en pleine terre, sauf sur la place du Grenier à Sel où le parking souterrain empêche de creuser". Déjà lancée dans les cours d'école et sur le trottoir végétalisé du quai Charles-de-Gaulle, la désimperméabilisation des sols va donc se poursuivre "pour développer un cadre de vie plus agréable pour les générations futures" souligne le maire.

Source : L'Hebdo de l'Ardèche en lien.

Revue bibliographique et préconisations pour une gestion des eaux pluviales et de la biodiversité par des infrastructures vertes. 

Essais menés sur 2 ans pour savoir si il était possible d'utiliser de l'eau présent dans des réserves d'eau bâchées. 

L'agriculture de précision peut permettre d'optimiser l'efficience de l'irrigation avec du goutte à goutte qui occasionne des surcoûts et des OAD qui demandent de l'apprentissage et des conseils. 

Sur ce site industriel près de Lyon, dirigé par SIAF, une stratégie d’aménagement innovante a été déployée :

• Déconnexion de 14 530 m² de surfaces imperméables du réseau pluvial métropolitain
• Création de 5 bassins de rétention‑infiltration de 2 566 m³ pour stocker et réutiliser l’eau de pluie dans la végétalisation
• Le dispositif irrigue directement les espaces verts du site et recharge les nappes, créant un cercle vertueux durable .

Gestion circulaire de l’eau et végétalisation : l’exemple innovant d’USIN à Vénissieux
Dans un contexte de changement climatique, où la raréfaction de la ressource en eau appelle à des pratiques nouvelles, le projet USIN, piloté par SIAF, constitue une réalisation exemplaire en zone d’activité.

Qui sont USIN et SIAF ?

• USIN est un site industriel urbain de 13 hectares, situé à Vénissieux (Métropole de Lyon), dédié à l’accueil d’activités productives durables, artisanales ou industrielles.
• Ce projet est porté par SIAF (Société Industrielle d’Aménagement Foncier), un opérateur foncier et aménageur qui œuvre pour la transformation durable des zones d’activités et des friches industrielles.

Une approche circulaire des eaux pluviales
USIN a été conçu pour rompre avec les logiques classiques d’évacuation rapide de l’eau. L’ensemble du projet repose sur une gestion circulaire et intégrée des eaux de pluie, avec des effets directs sur la végétalisation du site.

Les objectifs :

• Réduire l’impact sur le réseau d’assainissement public,
• Valoriser l’eau comme ressource locale,
• Alimenter une trame végétale fonctionnelle, esthétique et résiliente.

Des dispositifs techniques inspirants

• Déconnexion de 14 530 m² de surfaces imperméabilisées du réseau pluvial de la Métropole,
• Création de 5 bassins paysagers de rétention-infiltration, d’une capacité totale de 2 566 m³,
• Mise en œuvre de noues végétalisées et de tranchées drainantes en cœur de parcelles,
• Rechargement de la nappe phréatique en période humide, et utilisation de l’eau stockée pour les espaces verts.

Ces dispositifs assurent à la fois une maîtrise des ruissellements, une autonomie en eau pour la végétation, et un refroidissement naturel du site.

Un projet urbain productif ET vivant
Le site USIN ne se contente pas d’être une zone industrielle fonctionnelle. Il propose :

• une trame végétale dense et diversifiée, incluant des plantations d’essences locales adaptées au climat,
• des espaces publics plantés et accessibles, conçus pour le confort thermique des usagers,
• un paysage industriel requalifié, attractif et bas carbone.

La gestion de l’eau devient ici une infrastructure paysagère au service d’un écosystème productif, humain et durable.

Face aux épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents, la commune de Belley, dans l’Ain, développe une stratégie exemplaire pour concilier végétalisation urbaine, sobriété en eau et adaptation climatique.

Objectif : ne plus dépendre des restrictions d’usage d’eau potable pour l’entretien des espaces verts.

La ville a installé un système ingénieux de récupération et de stockage de l’eau de pluie

• une citerne souple de 70 m³,
• et un réservoir souterrain de 10 m³,

pour récupérer les eaux de pluie issues des toitures municipales. Cette eau est ensuite utilisée en période sèche pour arroser les plantations, massifs fleuris et arbres d’alignement, en substitution de l’eau potable.

Belley mise sur une végétalisation sobre et durable :

• plantation de micro-forêts urbaines composées d’essences locales adaptées (noisetiers, charmes, saules, cornouillers),
• choix de vivaces résistantes pour les massifs (échinacées, gauras, lavandes, graminées…),
• paillage systématique pour limiter l’évaporation,
• irrigation localisée via tuyaux goutte-à-goutte, optimisant la ressource stockée.

Ce projet repose sur une collaboration étroite entre les services techniques, les élus et les fournisseurs locaux. Il s’accompagne d’un changement de pratiques : limitation des tontes, gestion différenciée, acceptation du sec en été, sensibilisation des habitants.

Ce projet de Belley illustre pleinement le potentiel des solutions fondées sur la nature, couplées à des systèmes techniques sobres, pour transformer les villes et zones d’activité en îlots de fraîcheur durables.

 L'eau de pluie doit-être perçue comme une alliée et non-pas comme un fardeau, elle doit désormais occuper une place majeure dans l’aménagement des espaces urbains. Au lieu d’être gérée par du tout-
tuyau, elle peut être un levier pour le développement de la végétation en ville.
La présence de sols perméables et d’espaces verts dans les centres urbains est nécessaire au respect du cycle de l’eau et contribue à la lutte contre le changement climatique.
Ainsi, il est du devoir de chacun d’améliorer sa gestion des eaux pluviales quelle que soit l’échelle. Cette démarche doit-être entreprise aussi bien dans les projets d’urbanisme qu’au niveau des parcelles individuelles. Chaque action
de ce type nous mène vers un monde plus respectueux de l’environnement et plus à même de gérer les épisodes climatiques intenses.
Saint-Étienne Métropole s’engage dans cette optique de « ville perméable », à l’aide d’outils comme le Schéma Directeur Eaux Pluviales ou encore le guide de gestion des eaux pluviales.