Centre de ressources Concevoir son projet d'aménagement

Revue bibliographique et préconisations pour une gestion des eaux pluviales et de la biodiversité par des infrastructures vertes. 

Essais menés sur 2 ans pour savoir si il était possible d'utiliser de l'eau présent dans des réserves d'eau bâchées. 

Sur ce site industriel près de Lyon, dirigé par SIAF, une stratégie d’aménagement innovante a été déployée :

• Déconnexion de 14 530 m² de surfaces imperméables du réseau pluvial métropolitain
• Création de 5 bassins de rétention‑infiltration de 2 566 m³ pour stocker et réutiliser l’eau de pluie dans la végétalisation
• Le dispositif irrigue directement les espaces verts du site et recharge les nappes, créant un cercle vertueux durable .

Gestion circulaire de l’eau et végétalisation : l’exemple innovant d’USIN à Vénissieux
Dans un contexte de changement climatique, où la raréfaction de la ressource en eau appelle à des pratiques nouvelles, le projet USIN, piloté par SIAF, constitue une réalisation exemplaire en zone d’activité.

Qui sont USIN et SIAF ?

• USIN est un site industriel urbain de 13 hectares, situé à Vénissieux (Métropole de Lyon), dédié à l’accueil d’activités productives durables, artisanales ou industrielles.
• Ce projet est porté par SIAF (Société Industrielle d’Aménagement Foncier), un opérateur foncier et aménageur qui œuvre pour la transformation durable des zones d’activités et des friches industrielles.

Une approche circulaire des eaux pluviales
USIN a été conçu pour rompre avec les logiques classiques d’évacuation rapide de l’eau. L’ensemble du projet repose sur une gestion circulaire et intégrée des eaux de pluie, avec des effets directs sur la végétalisation du site.

Les objectifs :

• Réduire l’impact sur le réseau d’assainissement public,
• Valoriser l’eau comme ressource locale,
• Alimenter une trame végétale fonctionnelle, esthétique et résiliente.

Des dispositifs techniques inspirants

• Déconnexion de 14 530 m² de surfaces imperméabilisées du réseau pluvial de la Métropole,
• Création de 5 bassins paysagers de rétention-infiltration, d’une capacité totale de 2 566 m³,
• Mise en œuvre de noues végétalisées et de tranchées drainantes en cœur de parcelles,
• Rechargement de la nappe phréatique en période humide, et utilisation de l’eau stockée pour les espaces verts.

Ces dispositifs assurent à la fois une maîtrise des ruissellements, une autonomie en eau pour la végétation, et un refroidissement naturel du site.

Un projet urbain productif ET vivant
Le site USIN ne se contente pas d’être une zone industrielle fonctionnelle. Il propose :

• une trame végétale dense et diversifiée, incluant des plantations d’essences locales adaptées au climat,
• des espaces publics plantés et accessibles, conçus pour le confort thermique des usagers,
• un paysage industriel requalifié, attractif et bas carbone.

La gestion de l’eau devient ici une infrastructure paysagère au service d’un écosystème productif, humain et durable.

Année de réalisation : 2022
Résumé des travaux : désimperméabilisation d'environ 640 m2 de cour soit plus de 15% de la surface totale                                                                                                
                   
Détail des travaux

• Création d'une grande noue d'infiltration qui permet aux eaux pluviales d'une partie de la cour et des toitures de s'infiltrer naturellement dans le sol.
• Création de 5 bosquets végétalisés avec plantation d'arbres.
• Création d'une zone désimperméabilisée en dalles alvéolaires de béton monolithique entre ces zones végétalisées.

Maître d’œuvre : Cosinus (01500)
Coût total du projet : 152 989,84€ TTC
subvention Agence de l’Eau : 78 598,00€

Année de réalisation : 2023
Résumé des travaux : Désimperméabilisation et végétalisation de 4 zones                                                                                                
Détail des travaux :
Création d'une zone de plantations en pleine terre à l'entrée du collège,
Création d'une autre zone de plantations en pleine terre, celle-ci alimentée en eau de pluie,
Mise en œuvre d'une ombrière avec zone de plantations de plantes grimpantes,
Aménagement de cinq arbres isolés.

Coût total du projet : 67 203,70€ TTC
subvention de la Préfecture de l’Ain au titre du Fonds Vert 2024 : 17 500€
subvention Agence de l’Eau : 22 386€                
   

Source : Dossier de candidature au Palmarès Valeurs d'exemples (Palmarès régional des CAUE d'Auvergne-Rhône-Alpes).

En septembre 2020, le département de l'Ain a lancé une expérimentation de végétalisation de ses cours de collèges. Celle de Beynost a été choisie afin de pallier à son aspect minéral et aux problèmes de surchauffe/éblouissement dans les classes. Le chantier pilote a été livré en décembre 2021.

Ce projet propose de désimperméabiliser une surface de 541m2. En périphérie Sud de la cour, un arc est planté afin que l’ombre portée profite au confort d’été des élèves. Trois bosquets densément plantées constituent 235 m2 d’espaces végétalisés en pleine terre. Leur forme triangulaire permet la surveillance des élèves. Les plantations sont composés d’arbustes et de plantes vivaces couvre-sols sans entretien particulier et de 3 jeunes arbres, futurs hauts-jets de feuillage caduc pour apporter de l’ombrage en été.Ces bosquets sont inaccessibles aux élèves : fermés par une clôture de 1,20m de hauteur, celle-ci devient support pour des plantes grimpantes offrant un ombrage immédiat. Trois squares pavés en dalles alvéolaires béton enherbés perméables à l’eau s'insèrent dans l'arc végétal. On y retrouve les bancs existants replacés. Les arbres plantés dans ces alcôves pavées ont un feuillage marcescent présent en été et en hiver.  Un jardin linéaire de grandes vivaces avec un alignement de 6 arbres tiges en façade Sud qui constitue 75 m2 d’espaces végétalisés de pleine terre. Il s'agit d'une collection pédagogique de différents chênes adaptés aux changements climatiques et au feuillage marcescent présent en été et en hiver (pour limiter l'éblouissement en classes). Les plantations en surface ne recevront que peu d’eau de pluie : la palette végétale est constituée d’essences résistantes au sec et au fort ensoleillement. La réussite de la plantation des arbres est garantie par la récupération d’eau de toiture déviée dans une tranchée drainante (système dit "de Stockholm").L’espace planté est clôturé par un grillage rigide bas pour empêcher que l’on ne piétine le jardin. A l’ombre des arbres, des bancs sont reposés en plus d'un nouveau mobilier type assis/debout contre lequel les élèves peuvent s’appuyer. Un système de récolte et stockage de l'eau de toiture est installé à proximité du potager collectif. Cet ouvrage est intégré dans un meuble en bois réalisé sur mesure qui permet en outre de stocker les outils de jardinage à l’abri. Cet aménagement a été subventionné par l'Agence de l'eau.

La cour hors préau représente 2 750 m2. Avant projet, les élèves avaient accès à 65 m2 d’espaces verts dans leur cour. Sans saupoudrer la cour, on vient rajouter 541m2 de manière qualitative (travail du sol en profondeur et valorisation de l'eau in situ). Ce projet pourra être complété par la suite.

L'aménagement vise à apporter de l’évapotranspiration et de la biodiversité dans la cour par les plantations variées et les sols perméables et à dévier l’eau de toiture du bâtiment principal dans des tranchées drainantes pour garantir la réussite des plantation d’arbres et valoriser l’eau pluviale.

 L'eau de pluie doit-être perçue comme une alliée et non-pas comme un fardeau, elle doit désormais occuper une place majeure dans l’aménagement des espaces urbains. Au lieu d’être gérée par du tout-
tuyau, elle peut être un levier pour le développement de la végétation en ville.
La présence de sols perméables et d’espaces verts dans les centres urbains est nécessaire au respect du cycle de l’eau et contribue à la lutte contre le changement climatique.
Ainsi, il est du devoir de chacun d’améliorer sa gestion des eaux pluviales quelle que soit l’échelle. Cette démarche doit-être entreprise aussi bien dans les projets d’urbanisme qu’au niveau des parcelles individuelles. Chaque action
de ce type nous mène vers un monde plus respectueux de l’environnement et plus à même de gérer les épisodes climatiques intenses.
Saint-Étienne Métropole s’engage dans cette optique de « ville perméable », à l’aide d’outils comme le Schéma Directeur Eaux Pluviales ou encore le guide de gestion des eaux pluviales.

La mairie de Culin (38), qui a reçu le prix du jury des Trophées d’économies d’eau 2022, a installé
quatre récupérateurs d’eau de pluie permettant à la fois le nettoiement des façades et équipements,
mais aussi l’arrosage des plantations.
Elle s’est vu attribuer un prix spécial du jury pour ses efforts entrepris pour réduire les prélèvements en eau potable dédiés à l’entretien des espaces publics et pour son projet futur d’équipement des bâtiments communaux en matériels hydro-économes.

Les établissements de santé s'investissent de plus en plus dans une pratique liant santé, végétal, et attache une importance toute particulière à la gestion de l'eau.
L’Hôpital Saint Joseph Saint Luc végétalise sa terrasse Sud pour un cadre de soin réinventé.
Au CHU de Lyon, l’arrosage est assuré par un réseau inséré aux jardinières de manière à limiter l’évaporation.

Ce guide permet d'identifier des actions propices à favoriser la végétalisation des espaces publics malgré la sécheresse.
Les espaces végétalisés nécessitent des besoins en eau plus ou moins conséquents selon le contexte climatique et météorologique, la typologie de l’espace et les modalités d’arrosage. Or, la raréfaction de l’eau et l’assèchement des sols, accentués par le dérèglement climatique, exhortent à une meilleure gestion de ces espaces. Sans l’adaptation des plantations aux périodes de fortes chaleurs, les besoins d’apport d’eau et d’entretien des sols vont inexorablement augmenter entraînant de facto une hausse du budget des collectivités dédié aux espaces végétalisés. Par ailleurs, l’arrosage des espaces végétalisés n’est pas considéré comme un usage prioritaire en période de sécheresse.

Série de fiches pratiques, documentées, avec des solutions chiffrées.

Proposition d’éléments à inclure dans les plans locaux d’urbanisme (PLU) ................................... 4
Les interventions modifiant le cycle de l’eau ................................................................... 6
Fiches techniques
Les noues et fossés ............................................................................................................................ 8
Les tranchées ...................................................................................................................................... 10
Les bassins à ciel ouvert .............................................................................................................. 12
Les puits d’infiltration .................................................................................................................... 14
Les toitures stockantes ................................................................................................................. 16
Les structures réservoirs ............................................................................................................ 19
Méthode de calcul du volume des ouvrages de rétention ou d’infiltration ............................ 22

Annexes
Courbe Hauteur – Durée – Fréquence pour des pluies de durée de 5 à 30 minutes. ................. 27
Courbe Hauteur – Durée – Fréquence pour des pluies de durée de 30 à 1440 minutes. (24h) .......28
Tableau d’aide au calcul du volume d’eau à stocker................................................. 29
Exemple de calcul de volume d’eau à stocker .............................................................. 30

Dans son OAP thématique « Climat Air Energie », la collectivité identifie également la gestion
intégrée des eaux pluviales comme un vecteur pour contribuer à une régulation thermique de la ville.

Le PLUi HD a donc pour objectif de définir un cadre pour que tous les projets :
> mettent en place des pratiques de gestion intégrée, efficaces et durables de nos ressources en eaux ;
> et intègrent le risque, en matière d’inondation et d’écoulement exceptionnel.

Chacun à l’échelle de sa parcelle, en favorisant l’infiltration naturelle, peut œuvrer de manière complémentaire aux solutions mises en place par la collectivité.