Centre de ressources Préserver la ressource en eau

Les noues font partie des infrastructures de gestion des eaux pluviales qui, une fois végétalisées, peuvent apporter différentes fonctions écologiques. Encore méconnu, ce rôle essentiel sur la biodiversité urbaine nécessite d’être mieux caractérisé, tout comme les leviers de conception et de gestion favorables à son expression. 
Cette synthèse présente neuf retours d’expérience de visites de noues végétalisées, situées sous différents contextes urbains et climatiques (Saint-Marcel-lès-Valence, Veauchette, Saint-Just-Saint-Rambert, Nanterre, Antony et Le Havre). Des diagnostics écologiques reposant sur la flore, l’entomofaune terrestre et la pédofaune ont permis de mettre en évidence des premiers leviers bénéfiques ou non au développement de la biodiversité des noues urbaines.

A l’occasion de la journée mondiale de l’eau, en mars 2024, Samuel Bonvoisin est invité au lycée agricole du Neubourg (27) pour y donner une conférence : « Et si on pouvait cultiver l’eau ? ». Il décrit les cycles de l’eau et l’origine de la pluie, les causes de dégradation des cycles de l’eau, les principes de l’hydrologie régénérative et le changement d’échelle pour la conception de paysage à l’échelle du territoire.

Les eaux pluviales en ville
Le "tout-à-l'égout" est-il une bonne solution pour gérer les eaux pluviales urbaines ?Saison 1Partenaires : ONEMA, Grand Lyon, Agence de l'Eau RMC, LGCIE-INSA de Lyon, Fondation Terre d'Initiatives Solidaires, Naturama, Sciences et Avenir, PRSE2.

Jany Riffard, élue grangeoise en charge de la transition écologique, et Guillaume Teste, responsable des espaces verts, ont expliqué les choix réalisés par la ville à la suite de trois années successives de sécheresse et des interdictions d'arrosage ayant causé des dégâts importants dans les aménagements paysagers. Afin de préserver la ressource en eau, le service des espaces verts a revu ses pratiques pour l'entretien de ses 40 hectares. Ainsi sont nés des espaces sans arrosage, une irrigation raisonnée, des choix de plantes vivaces... ayant entraîné une baisse de la consommation d'eau de 60 à 70 % en deux ans.

Bulletin d'information avec des thématiques comme la résilience hydrique et comprendre les restrictions lors des sécheresses.

Revue bibliographique et préconisations pour une gestion des eaux pluviales et de la biodiversité par des infrastructures vertes. 

Essais menés sur 2 ans pour savoir si il était possible d'utiliser de l'eau présent dans des réserves d'eau bâchées. 

L'agriculture de précision peut permettre d'optimiser l'efficience de l'irrigation avec du goutte à goutte qui occasionne des surcoûts et des OAD qui demandent de l'apprentissage et des conseils. 

Expérimentation cherchant à savoir si le conditionnement de pieds-mères et de portes-graines d'espèces horticoles pourrait induire des résistances à la sécheresse pour les générations suivantes.

Etude visant à tester l'acceptabilité, l'intégrabilité et les conditions de mise en œuvre de dispositifs de PSE ou de droits d'eau dérogatoires dans les modalités de gestion collective de l'irrigation. 

Sur ce site industriel près de Lyon, dirigé par SIAF, une stratégie d’aménagement innovante a été déployée :

• Déconnexion de 14 530 m² de surfaces imperméables du réseau pluvial métropolitain
• Création de 5 bassins de rétention‑infiltration de 2 566 m³ pour stocker et réutiliser l’eau de pluie dans la végétalisation
• Le dispositif irrigue directement les espaces verts du site et recharge les nappes, créant un cercle vertueux durable .

Gestion circulaire de l’eau et végétalisation : l’exemple innovant d’USIN à Vénissieux
Dans un contexte de changement climatique, où la raréfaction de la ressource en eau appelle à des pratiques nouvelles, le projet USIN, piloté par SIAF, constitue une réalisation exemplaire en zone d’activité.

Qui sont USIN et SIAF ?

• USIN est un site industriel urbain de 13 hectares, situé à Vénissieux (Métropole de Lyon), dédié à l’accueil d’activités productives durables, artisanales ou industrielles.
• Ce projet est porté par SIAF (Société Industrielle d’Aménagement Foncier), un opérateur foncier et aménageur qui œuvre pour la transformation durable des zones d’activités et des friches industrielles.

Une approche circulaire des eaux pluviales
USIN a été conçu pour rompre avec les logiques classiques d’évacuation rapide de l’eau. L’ensemble du projet repose sur une gestion circulaire et intégrée des eaux de pluie, avec des effets directs sur la végétalisation du site.

Les objectifs :

• Réduire l’impact sur le réseau d’assainissement public,
• Valoriser l’eau comme ressource locale,
• Alimenter une trame végétale fonctionnelle, esthétique et résiliente.

Des dispositifs techniques inspirants

• Déconnexion de 14 530 m² de surfaces imperméabilisées du réseau pluvial de la Métropole,
• Création de 5 bassins paysagers de rétention-infiltration, d’une capacité totale de 2 566 m³,
• Mise en œuvre de noues végétalisées et de tranchées drainantes en cœur de parcelles,
• Rechargement de la nappe phréatique en période humide, et utilisation de l’eau stockée pour les espaces verts.

Ces dispositifs assurent à la fois une maîtrise des ruissellements, une autonomie en eau pour la végétation, et un refroidissement naturel du site.

Un projet urbain productif ET vivant
Le site USIN ne se contente pas d’être une zone industrielle fonctionnelle. Il propose :

• une trame végétale dense et diversifiée, incluant des plantations d’essences locales adaptées au climat,
• des espaces publics plantés et accessibles, conçus pour le confort thermique des usagers,
• un paysage industriel requalifié, attractif et bas carbone.

La gestion de l’eau devient ici une infrastructure paysagère au service d’un écosystème productif, humain et durable.

Face aux épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents, la commune de Belley, dans l’Ain, développe une stratégie exemplaire pour concilier végétalisation urbaine, sobriété en eau et adaptation climatique.

Objectif : ne plus dépendre des restrictions d’usage d’eau potable pour l’entretien des espaces verts.

La ville a installé un système ingénieux de récupération et de stockage de l’eau de pluie

• une citerne souple de 70 m³,
• et un réservoir souterrain de 10 m³,

pour récupérer les eaux de pluie issues des toitures municipales. Cette eau est ensuite utilisée en période sèche pour arroser les plantations, massifs fleuris et arbres d’alignement, en substitution de l’eau potable.

Belley mise sur une végétalisation sobre et durable :

• plantation de micro-forêts urbaines composées d’essences locales adaptées (noisetiers, charmes, saules, cornouillers),
• choix de vivaces résistantes pour les massifs (échinacées, gauras, lavandes, graminées…),
• paillage systématique pour limiter l’évaporation,
• irrigation localisée via tuyaux goutte-à-goutte, optimisant la ressource stockée.

Ce projet repose sur une collaboration étroite entre les services techniques, les élus et les fournisseurs locaux. Il s’accompagne d’un changement de pratiques : limitation des tontes, gestion différenciée, acceptation du sec en été, sensibilisation des habitants.

Ce projet de Belley illustre pleinement le potentiel des solutions fondées sur la nature, couplées à des systèmes techniques sobres, pour transformer les villes et zones d’activité en îlots de fraîcheur durables.